vendredi 1 août 2014

C'est fini!


Un soir d’octobre 2013, un coup de fil est venu illuminer notre soirée : notre chère Lisa et notre bien aimé Ilyes nous annonçaient notre intégration au sein d’ESCSF. A ce moment-là, nous étions heureux et nous n’attendions qu’une chose : nous engager au plus vite pour l’association. Pourtant nous étions bien loin de nous imaginer jusqu’où allait nous amener cette aventure.

9 mois plus tard, nous regardons avec beaucoup d’émotion tout ce qui a été accompli. Il a fallu donner de son temps et de sa personne pour faire connaître ESCSF et récolter des fonds lors de tous les événements : bol de riz, petit dej , rallyes, marché de noël, papiers cadeaux, inventaires, etc… Tant de petites actions qui nous rapprochaient à chaque fois un peu plus de notre but et qui resserraient les liens entre nous.
En février les missions furent validées et les équipes définitivement constituées. Il était temps de devenir Pérouennais et de réfléchir aux préparatifs de missions. Plus la date approchait, plus les réunions devenaient régulières et plus l’excitation montait. Durant ces 4 mois avant notre départ, les projets ont pris forme : Cinébus, Bibliothèque, Partenariat Universitaire, et les individualités ont commencé à se transformer en collectif. On commençait enfin à percevoir la richesse de cette aventure mais on était encore loin d’en comprendre toute l’ampleur !

Et c’est le 10 juin à 17h00 que nous nous envolions. Nous vous l’avions décrit, cet état à la fois de stress, de joie, d’excitation, et de peur qui nous gagnait. Le Pérou c’était loin, 7 semaines c’était long. Allions nous nous intégrer à cette culture ? Allions nous être capable de nous supporter ? Nos projets étaient-ils réalisables ? Étions-nous capable de quitter notre confort durant si longtemps ? Tant de questions, si rapidement balayées.


Dès notre arrivée le 11 juin et jusqu’au 16 juillet, nous nous sommes retrouvés au CIMA.
L’objectif : les aider financièrement et sortir les enfants de leur train-train quotidien.
Le bilan ? Des projets aboutis, des rencontres, des sourires, des confessions et beaucoup d’émotions. La richesse de l’aventure humaine que nous avons vécue est inimaginable et indescriptible. Les liens tissés avec les enfants ont été très forts et ont dépassé nos attentes ! A notre départ, des larmes ont coulé. Les quitter fut un véritable déchirement. Ils étaient devenus nos enfants, nos petits frères. Nous voulions et voulons encore leur donner de l’énergie, de la joie et le sourire. Nous voulons encore leur redonner l’espoir d’une vie nouvelle et les aider à oublier leur passé. Et une chose est sûre. Nous ferons tout pour leur venir en aide dès que nous le pourrons de nouveau.


La suite fut différente : le tour du Pérou pendant deux semaines. Cette partie-là était tout aussi belle que la première mais le charme était tout autre. Nous avons été fascinés et intrigués par les merveilles Incas comme le Machu Picchu, les paysages de haute-montagne, l’aspect majestueux du lac Titicaca, le lever de soleil à Copacabana en Bolivie… Certains ont souffert de l’altitude certes, mais tous vous diront que cela valait le coup. Car OUI nous avons vu des choses magnifiques.





Alors nous voilà dans l’avion, un peu déboussolés. 7 semaines c’était si court finalement. Nous aimerions rester, l’expérience était si riche et si belle. Mais nous devons revenir chez nous. Heureusement, nous avons tant de choses à vous raconter.

En tout cas, TOUS, nous retiendrons énormément d’images de cette fabuleuse aventure : les paysages péruviens, les richesses Incas, le sourire des enfants quand nous venions les chercher à l’école, leur joie quand nous jouions avec eux, leur bonheur lorsque nous les aidions dans leurs ateliers, et leur sincérité dans toutes nos discussions et leurs confessions. Les leçons à tirer sont si nombreuses : il faut apprendre à relativiser, à ne pas juger les autres sur leurs passés et il faut surtout profiter de TOUTES les opportunités de partager un moment avec quelqu’un d’autre. Nous nous souviendrons toujours de l’amour que ces enfants ont su nous témoigner, chacun à leur manière. Et toute notre vie nous entonnerons l’hymne du CIMA

Quiero Cantar (bis)
Una cancion (bis)
Llena de paz (bis)
Y mucho amor
Cima tu eres, Mi hogar, Mi dulce hogar

Album Photos











Merci beaucoup d'avoir suivi nos aventures. Nous espérons que le blog a su vous intéresser et vous a plu.
Muchos Besos
Pierre-Etienne Gambart

mercredi 23 juillet 2014

Bilan départ du CIMA

Le bilan de la mission

Voilà 5 semaines que nous sommes arrivés au CIMA. Cinq semaines qui nous ont semblé n’être qu’à peine quelques jours. Nous sommes aujourd’hui le 16 juillet 2014, il est temps désormais de partir, de se serrer dans les bras les uns les autres, de se dire « Cuidate, et à un jour peut-être »,  mais aussi de dresser le bilan de cette folle mission.

Même si quelques échecs peuvent êtres relevés, la mission reste une grande réussite, sur le plan professionnel comme sur le plan humain. Flash back.

Notre projet initial était celui de la bibliothèque, et c’est sûrement notre plus belle réussite. Au-delà du rangement et du tri de la bibliothèque, une collecte de livres a été organisée en partenariat avec le Rotaract Club de Lima. Ces livres seront livrés au CIMA le 27 juillet prochain. De plus, nous avons conclu  une collaboration avec la librairie péruvienne SBS. Grâce à deux de ses fondations, nous allons pouvoir offrir au CIMA des séries de livres scolaires (essentiellement d’anglais), pour que les enfants scolarisés comme les enfants de Newton (école interne au CIMA) puissent étudier de manière optimale. Il leur sera aussi fourni des romans, des nouvelles, contes, BD, et autres livres de loisirs.

Pour ce qui est des ateliers que nous avions mis en place, le bilan est mitigé. Les « ateliers lectures » ont moyennement intéressé les enfants, la difficulté ayant été leur demander de rester attentif une heure entière, sans un ballon de foot aux pieds. Les « ateliers cultures » ont eu plus de succès. Les enfants sont curieux de connaître les pays d’origine des volontaires, et de les comparer avec leur pays, le Pérou. Les volontaires ont aussi été très présents dans les ateliers quotidiens des enfants : soutien de maths, anglais, histoire…ce qui a été très apprécié de la part des enfants, comme de la part du corps enseignant. Pour ce qui est des ateliers cuisine, il n’y a qu’à demander aux enfants : ils ont vraiment raffolé des gâteaux… mais nous ont quand même subtilement demandé de ne pas refaire de « papas con mayonesa » (pommes de terres à la mayonnaise), ce que nous français appelons, de manière courante, un gratin dauphinois. (rires)

D’autre part, une partie de notre budget de mission a été attribuée à deux nécessités du CIMA. Déjà, le remplacement des plats dans lesquels étaient répartie la nourriture dans chacun des pavillons où résident les enfants. A la place des seaux, c’est désormais dans des plats en inox que les enfants pourront se servir à chaque repas. Ensuite, c’est la culture d’hydroponie que nous avons décidé de soutenir. Nous avons, à la demande d’Edite, acheté de nouveaux tuyaux d’irrigation, des plastiques de protection, des mousses pour la culture des plantes, et des graines de diverses variétés de salades.  Ces dernières permettront  de subvenir aux besoins de CIMA pour 2 à 3 mois.

Autre point important, le bilan humain. Je pense que celui ci peut difficilement se détailler, tant il est difficile de poser des mots sur cette aventure au CIMA. Par notre intervention, nous avons essayé de donner le meilleur de nous-même pour le centre, ce que les enfants nous ont immensément rendu par leurs rires, leurs regards et leurs accolades. Bonheur. Je crois c’est le seul mot qui pourrait décrire ces 5 semaines avec justesse. Qui de nous ou des enfants en aura le plus appris, cela reste une question à laquelle il restera bien difficile de répondre. Je profite aussi de cet article, pour vous féliciter vous, mes petits pérouennais 2014. Merci à toi Pauline pour tes photos plus géniales les unes que les autres, merci à toi Gwendal pour ta sagesse bretonne et ton sens accru de l’orientation. Merci aussi à vous Lucie et Victor pour votre éternelle bonne humeur et votre implication avec les enfants. Laurène, merci pour tes capacités d’organisation, et à toi aussi Pierre-Etienne merci pour ton assiduité irréprochable dans la tenue de ce blog. Enfin,  Clédor,  je te remercie tout particulièrement pour tes blagues et surtout pour ton soutien dans la gestion de cette mission.  Oui, je tenais sincèrement à vous dire que vous avez fait un travail formidable, et que je suis vraiment fière d’avoir fait cette mission à vos côtés.

… & maintenant place au tourisme et à la récolte d’artisanat. Cinq villes sont au programme : Nazca, Arequipa, Puno, Cusco et Lima. 

Emilie Beal
(article écrit le 18/07)



              







  « Ce qui importe le plus n’est pas tant le fait que nous ayons vécu. C’est la différence que nous avons faite dans la vie des autres qui déterminera le sens de la vie que nous avons menée. » “Nelson Mandela”

PS: Désolé pour le retard, il est difficile de trouver une bonne connexion ici et nous faisons ce que nous pouvons pour vous tenir informer. En tout cas tout va bien!
        PS2: Nous ne pouvons pas mettre des photos de notre départ du centre, suite à un léger bug qui demande beaucoup de temps pour récupérer les photos. 

Album photo:



Direction la haute Montagne: Puno, Copacabana et Cuzco

mardi 15 juillet 2014

Interview 5 !!!!!

Aujourd'hui, je suis avec un homme, un vrai. C'est la force tranquille de la mission. Toujours là pour assurer la cohésion du groupe, il a souvent le mot pour rire afin de détendre l'atmosphère. D'ailleurs, malgré la barrière de la langue, il ne lui a fallu que deux semaines pour dompter les subtilités de l'espagnol et faire des blagues hispanophones ! Au Pérou, il intrigue par sa couleur. Dès qu'il se promène en ville, tous les yeux se dirigent vers lui et rien ne peut les en détourner. Il est considéré ici comme le frère de Guy-Christian, Farfan, Balotelli, Matuidi. Vous l'aurez reconnu, c'est l'homme le plus célèbre de NEOMA, le futur People d'Or 2015 : Cledor.

Bonjour Cledor
Comment ça va ?
Très bien, le séjour touche à sa fin, il ne nous reste qu'un jour entier ...  On s'apprête à partir avec des souvenirs plein  la tête.

Et comment penses-tu vivre ce départ du CIMA ?
Une chose est sûre:  le départ risque d'être difficile, chargé d'émotions. A vrai dire, je ne sais pas comment je vais réagir. Je suis déjà triste... Le pire c'est que depuis quelques jours les enfants ne cessent de nous demander quand est-ce que nous partons, ou encore de rester plus longtemps et si on reviendra un jour. Il n'est jamais facile de leur répondre que mercredi, ce seront sûrement des adieux.

A quoi t'attendais-tu avant de venir ?
Je m'attendais à passer pas mal de temps avec les enfants, faire plus de démarchage et aider à faire vivre le centre. En bref, j'imaginais faire beaucoup de petites choses qui peuvent paraître à première vue insignifiantes mais qui finalement sont importantes pour eux.

Et cela a-t-il été conforme à la réalité?
Totalement. J'ai même passé plus de temps que prévu avec les enfants et noué des liens beaucoup plus forts que prévus! Cette mission a dépassé mes attentes et j'en suis ravi. Et puis cela s'est accompagné de toutes les petites découvertes que nous faisons lors de la rencontre avec une  autre culture. C'est ce qu'il fait qu'on apprécie tous autant cette mission.

As-tu une anecdote à nous raconter ?  J'en ai eu pas mal ; certains me croisent dans la rue et me serrent la main! Vendredi dernier en entrant dans le bus quelqu'un m'a accosté pour me demander si je venais d'Haïti. On sent que ma couleur de peau intrigue et cela donne des situations vraiment drôles. Et puis des anecdotes, il y en a beaucoup, il suffit de regarder le nombre de fous-rire qu'on a eus avant de s'endormir!

Et ton souvenir le plus émouvant ?
Il y en a beaucoup trop pour n'en choisir qu'un.
En  souvenir vraiment émouvant, il y a eu le départ d'un jeune du CIMA, Andy ,qui était vraiment quelqu'un d'adorable. Il a décidé de partir car sa maman avait des problèmes de santé. Ce fut vraiment un moment bouleversant.
Mais il y a aussi les cours de math avec Jimmy, mon poulain qui ne connaissait aucune de ses tables de multiplication et qui a fait de gros progrès.
Il y a aussi le moment où Abraham a chanté pour nous. Sa voix était tellement douce, il a réussi à nous faire craquer. C'était vraiment un beau moment.
Tous les soirs passés avec les enfants à discuter, à rire resteront gravés dans nos mémoires.
Et enfin, il y a eu le petit mot du padre, qui rejoint un peu notre sentiment sur le bilan de la mission: une réussite mitigée sur le plan professionnel mais une formidable expérience humaine qui nous a tous profondément touchés.

Le bilan de ta mission sur le plan professionnel ?
Elle s'est plutôt bien passée. Presque tous les projets ont été réussis. Il a cependant fallu en reporter certains comme celui de la mosaïque, qui devrait normalement être remis aux Pérouennais 3.0. Il y a aussi le projet bibliothèque qui a un bilan mitigé : certes il y a eu une remise en état et  nous sommes en bonne voie pour collecter les livres, mais l'animation à long terme semble compromise. Nous ne savons pas si nos ateliers de lecture et de culture seront préservés dans l'emploi du temps des jeunes. Sinon il y a les cours de langues, de cuisine et de nivelacion qui ont vraiment été appréciés. C'est donc une source de satisfaction.

Et sur le plan humain ?
Au départ, il y avait la barrière de la langue qui m'a compliqué la tâche pour approcher les plus grands. Mais avec des efforts, on peut facilement la dépasser et nouer des liens très forts. Ce qui marque, c'est la rapidité avec laquelle on oublie le passé difficile des enfants. Et ça donne envie de les aider encore plus. En tout cas, sur le plan humain, l'aventure a été presque parfaite et nous a apporté énormément.


Et quelle est la plus grande leçon que tu vas tirer de cette mission, de ces rencontres... ?
Je crois que c'est de ne jamais juger les gens sur leur passé mais plutôt de se concentrer sur le présent et leur volonté de se reconstruire. Déjà, je ne pensais pas qu'à cet âge là, les enfants pouvaient avoir un passé aussi difficile, aussi lourd. Ce sont des jeune qui ont été privés de leur enfance. Et c'est vraiment surprenant de les voir rire et sourire, de voir leur volonté de repartir sur de nouvelles bases. Je crois qu'il y a beaucoup à apprendre et à observer de cette combativité.

Quels enfants auront le plus marqué ton aventure ?
Irvin: Au début il était assez difficile de l'approcher. Il n'est pas facile à comprendre et on sent qu'il a un passé très lourd. Mais il est très attachant, on sent qu'il a envie de reprendre sa vie en main. Et puis c'est typiquement la personne qui a encore un côté enfant bien qu'il fêtera ses 18ans bientôt. C'est vraiment une belle rencontre.

Fernando: Il est fort sympathique. Il fait partie de ces personnes qui ont retrouvé de l'ambition et qui veulent s'en sortir dans la vie. A priori, il souhaiterait travailler dans le génie civil. C'est agréable de voir que le CIMA a su lui donner un nouveau départ. 

Jimmy : Mon élève de math arrivé il y a pas si longtemps que ça au CIMA. Il va a l'école l'année prochaine. J'espère vraiment qu'il va continuer à être si curieux, intéressé et gentil. C'est vraiment un mec bien. 
Gabriel: Alors lui, c'est un sacré numéro. Malgré son passé compliqué, c'est quelqu'un qui a toujours le mot pour rire et sourire. Ce fut un sacré concurrent en terme de niveau pour les blagues. Mais je pense qu'il a encore beaucoup à apprendre en terme d'humour (et de drague).

Jeremy:  C'est un coup de cœur, une pépite. C'est le petit travailleur qui sourit toujours, qui est sage et qui a su s'intégrer! Il a une grande soif d'apprendre, c'est d'ailleurs en lui donnant des cours d'anglais que j'ai fait sa connaissance.  Je pense qu'il a un bel avenir devant lui et qu'il a tout pour réussir. C'est l'enfant parfait, une perle rare.

Présente nous ton rôle de vice-respo ? Comment l'as tu vécu ?
Mon rôle a vraiment été de seconder Emilie. C'est-à-dire que je suis là quand elle a besoin d'un avis, d'un conseil, quand elle a des doutes... Mais j'interviens aussi pour assurer la bonne cohésion du groupe.  C'est un rôle que j'ai vraiment bien vécu. Et puis il y avait une bonne complémentarité entre Emilie et moi. C'est pourquoi ce fut vraiment un plaisir d'assumer ce rôle.

Une porte se ferme mais une autre s'ouvre : Maintenant il va être l'heure de passer au tourisme : Comment vois-tu la suite de l'aventure?
Une chose est sûre: ca va être très différent. Personnellement j'avais tendance à oublier que nous étions au Pérou quand nous étions au centre. Je pense que cela va changer et j'en aurai maintenant beaucoup plus conscience. Dorénavant, nous allons voir une autre facette du pays : le Pérou un peu plus touristique! Je suis sûr qu'on va l'apprécier mais c'est sûr que le début risque d'être un peu plus difficile.

Bon tu es connu pour ton grand niveau d'humour que ce soit en France, au Sénégal ou au Pérou: raconte nous une blague.

Pourquoi les péruviens ont-ils tous les ongles bien taillés ?
Parce qu'ils utilisent des lima-ongles

Un mot pour la fin ?
Tout d'abord je veux remercier les Perouennais 1.0 qui nous ont permis, grâce à leur expérience ,de bien préparer la mission, de la faire avancer, ce qui est de très bon augure pour la suite.
Je veux aussi remercier les Perouennais 2.0 car c'est vraiment une aventure unique et chacun a su apporter sa pierre à l'édifice.
Et enfin je veux remercier tous les enfants sans qui l'aventure n'aurait pas été la même.


Merci beaucoup! Bon courage pour votre deuxième partie de l'aventure.
Besos 


vendredi 11 juillet 2014

Semaine 4 des Pérouennais 2.0 au CIMA

Nous voilà au cours de notre quatrième semaine au centre et nous réalisons que cela fait déjà un mois que nous sommes ici aux côtés des enfants. Nous passons de plus en plus de temps en leur compagnie, notamment le soir dans les tribunes après le dîner. C'est l'occasion pour nous de passer des moments privilégiés avec eux tout en leur permettant de se confier à nous.

Nous continuons les ateliers hebdomadaires que nous avons mis en place. L'atelier cuisine connaît un franc succès : les enfants reviennent souvent vers nous pour savoir quand est-ce qu'aura lieu le prochain, et ce que nous allons y cuisiner. Au menu de cette semaine : des muffins fourrés au chocolat et à la confiture (qui se sont transformés en gâteaux au chocolat). Les cours de français sont par ailleurs très appréciés et cela fait plaisir d'entendre les enfants parler notre langue avec leur bel accent péruvien. Ils apprennent plus volontiers cette langue que l'anglais et les rares enfants motivés réalisent de nets progrès tant à l'écrit qu'à l'oral. Quant aux ateliers bibliothèque, nous tentons de nous adapter continuellement afin de capter encore plus leur attention. Le dernier en date visait à comparer la culture péruvienne et la culture française sous forme de Powerpoint. Les enfants se sont montrés très intéressés et nous n'en étions pas peu fiers. Enfin, le Cinébus fait toujours autant de ravages et captive un nombre important de jeunes qui ont adoré la retransmission du film Avatar.

Ce mercredi était placé sous le signe de la récompense pour les enfants du centre. Les plus méritants ont été emmenés au restaurant par le «Padre»  Jean-Louis qui leur a offert également de petites friandises à la tienda (il s'agit de boutiques qui ne ferment jamais, ndlr). Enfants, tuteurs et Pérouennais se sont donc retrouvés ensemble autour du désormais célèbre " Pollo a la brasa" local. Il s'agit de moments agréables où nous nous retrouvons en petit comité avec les enfants en dehors du cadre du centre.

Nous ne pouvions pas finir cette semaine sans évoquer le football qui tient tant à cœur aux péruviens (équipe éducative et enfants compris). En parallèle de la coupe du monde, les catégories 10-12 et 12-14 ans participaient au tournoi de foot organisé par la municipalité de Lima pour favoriser la réintégration des jeunes en situations difficiles : Lima Kids. Cette petite sortie à l'allure de colo s'est soldée par la victoire des deux équipes  qui valident leur ticket pour la finale (6 à 4 dans un match très serré et  14 à 1, match à sens unique).  A la fin de cette belle journée, nous avons accompagné les plus grands à la messe.

Le lundi ressemblait pas mal au dimanche, vu que celui-ci était férié : les enfants ne sont pas allés à l'école et les ateliers n'ont pas été ouverts, ce qui signifie que nous avons pu passer plus de temps avec eux. Seule exception, nous avons organisé un atelier peinture afin de créer des décors pour le stand photo du mercredi. Le jour suivant, les enfants étaient au four et au moulin avec les volontaires pour faire du pain français ainsi que des brownies en atelier cuisine.

Voilà donc que notre avant-dernière semaine touche à sa fin. Nos liens sont d'autant plus forts avec les jeunes et nous appréhendons dorénavant le moment fatidique où il sera temps de tirer notre révérence...

Cledor Sall


"Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l'entraide et la solidarité visant à un but commun : l'épanouissement de chacun dans le respect des différences."
Françoise Dolto

Photos à venir

mardi 8 juillet 2014

Interview numéro 4

Je suis aujourd'hui avec une demoiselle plus que charmante. Une chose est sûre, elle ne passe pas inaperçue.  Sa taille, 1m75, y est sûrement pour quelque chose. Elle  lui permet en effet d'être plus grande que 80% de la population péruvienne et 99.9% de celle du CIMA. Mais ce qui retient encore plus l'attention, ce qui intrigue et émerveille, c'est sa belle crinière rouge qui lui vaut le surnom de "Peliroja". Passionnée de "Tellement Vrai", elle a appris à maîtriser parfaitement l'accent et le comportement beauf. Son envie ? vivre l'aventure à 200%! Elle a su dépasser la barrière linguistique pour toucher enfants comme Pérouennais par sa douceur, son sourire, sa bonne humeur et ainsi partager des moments de joie avec tout le monde. Qu'il est bon d'être ami avec elle car armée de son appareil photo, elle sublime notre quotidien. Et oui, c'est bien Paulina, la responsable photo/vidéo de la mission Pérou 2.0 !


Bonjour Pauline,
Comment vas-tu ?
Je vais très bien. Comme l'ont dit les autres avant moi, on a vraiment la chance de vivre une expérience exceptionnelle. Le pays est génial, et nous faisons , tous les jours, de très belles rencontres! C'est vraiment une aventure hors du commun.

Et justement, cette aventure est-elle comme tu l'imaginais avant de partir?
En réalité, elle se passe beaucoup mieux que prévue ! J'avais pas mal de craintes avant le départ, comme la barrière de la langue par exemple. Comme j'ai choisi d'étudier l'allemand, je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre l'espagnol et je dois l'avouer, j'avais un peu d'appréhension avant mon départ sur ce point. J'avais aussi un peu peur de la relation que j'allais entretenir avec les enfants du centre. Enfin, n'ayant jamais fait de démarchage, j'avais la crainte de ne pas servir à grand chose. Mais tout compte fait, tout se passe bien mieux que je l'imaginais. L'entente du groupe est bonne, et j'ai vraiment le sentiment que chacun apporte sa pierre à l'édifice. Bref, tout se passe bien et c'est plutôt cool !

Et comment as-tu fait pour dépasser ces craintes, que ce soit la barrière linguistique ou encore ta relation avec les enfants ?
La langue a été un problème bien moins important que je ne le pensais. Finalement, ça vient assez vite. L'espagnol est assez facile à comprendre et se rapproche pas mal de la langue française. Le temps d'adaptation est donc assez court et on peut vite commencer à dialoguer avec les enfants!
Et par rapport à ma relation aux enfants c'est un peu la même chose: ils sont gentils, viennent vers toi et savent te mettre à l'aise! Il est donc très facile de s'attacher à eux.

Et après  4 semaines au centre: y a-t-il des rencontres "coups de cœur" avec certains jeunes ?
C'est difficile de mettre en avant un jeune plus qu'un autre tant les rencontres sont riches et différentes. Chacun a sa personnalité, son caractère. Après, bien évidemment, nous sommes plus proches de certains enfants que d'autres. Si je devais en retenir quelques-uns, il y aurait:
- Aldo: C'est un petit poète attachant sous ses apparences de gros dur.
- Abraham: Il peut être insupportable, mais il est très intelligent et drôle.
- Jesus: C'est le beau gosse du CIMA avec un sourire magnifique. On sent qu'il a grandi plus vite que son âge et que notre présence lui fait du bien.
-Christian: Il est arrivé en même temps que nous, il a su s'adapter très vite. Il est trop mignon mais il n'en fait des fois qu'à sa tête. La seule chose qui le calme, c'est de s'occuper des animaux de la ferme!
- Leonel: L'adorable. Il a ce côté innocent que peu de jeunes ont ici.
- Andy: Pour le coup, lui c'était vraiment quelqu'un de différent. Alors que tout le monde ici s'exprime avec des mots, lui tout était dans la gestuelle. Mais il a dû quitter le centre Mercredi dernier. On était tous vraiment tristes.
- Luis: C'est un dragueur timide qui a toujours le sourire. Il me fait rire.
- Freud: Alors lui pour le coup il a vraiment eu un passé difficile. C'est impossible de le décrire mais il est drôle et un peu fou quand même.

Qu'est ce que t'apporte cette expérience ?
Tellement... Ca permet de se rendre compte de l'importance qu'il faut accorder à chaque moment. On est bien loin de notre belle Europe et de notre riche France! Au début c'est une vraie claque et on prend très vite conscience de notre chance! Et sur le plan humain, c'est tellement riche ! On se rend compte que beaucoup de personnes sont généreuses et toujours à ta disposition pour t'aider et qu'il y a du bon dans chacun, même dans les gros durs ! (rires)

Tu as participé à de nombreux ateliers (cuisine, nivelación , musique, peinture sur toile, peinture des pierres du CIMA, cours de français et d'anglais, bibliothèque), quels ont été tes ateliers préférés ? Et pour toi qu'est ce qu'ils apportent aux jeunes ?
J'ai adoré la peinture sur toile, l'atmosphère est très apaisante et ça détend! Et puis selon moi, cet atelier est très important pour les enfants car il permet de développer leur patience et leur créativité, de les calmer un peu.
Plus généralement , les ateliers sont un bon moyen d'occuper les enfants et de leur changer l'esprit. Ils peuvent y apprendre diverses compétences assez intéressantes (musique, peinture, menuiserie, informatique, mathématiques...). Mais surtout ils permettent de développer leur capacité à se concentrer. Ils sont essentiels pour la reconstruction des enfants.

Quel est ton meilleur souvenir ou le moment qui t'a le plus touchée depuis ton arrivée ?
Je crois que c'était vendredi dernier. J'étais dans la bibliothèque avec Aldo et on a parlé pendant un long moment, ce qui est plutôt rare avec lui car il a un comportement assez volatil. Pendant ce temps, il a été adorable il m'a chanté des chansons et récité des poèmes auxquels je n'ai pas tout compris (rires). Il m'a aussi offert des dessins et m'a promis qu'il allait en faire un et écrire un poème pour chaque personne de la mission. Normalement , il va nous les offrir la veille de notre départ. Ce moment dans la bibliothèque, je crois que je ne l'oublierai pas.

Et vis-à-vis des projets: y a-t-il des avancées? Des déceptions ?
Alors nous pouvons commencer par le projet de mosaïque que nous avons dû annuler. Le démarchage n'a pas été concluant et il a été difficile de trouver de la mosaïque adaptée à ce que nous souhaitions faire. De plus, suite à des modifications de planning et face au peu de temps qu'il nous restait avant notre départ, nous avons décidé d'annuler le projet quitte à ce qu'il soit réalisé par les Pérouennais 3.0. 
Et puis nous avons préféré organiser un évènement sur deux jours: "Le CIMA a un incroyable talent", inspiré de l'émission TV. Nous avons eu cette idée car nous voulons encourager la créativité des enfants. En plus, il y a plein de petits talents ici, et ils aiment beaucoup nous les montrer. Aussi, cette activité va les sortir de leur routine les changer de leur routine de façon ludique et qu'ils seront heureux d'exprimer leur passion.
Et enfin, il y a notre projet de stand photo: nous voulons prendre des photos individuelles et/ou en groupe des enfants du centre, en faire des photos montages, les imprimer puis les offrir lors de notre départ. Ils aiment être pris en photo alors nous nous sommes dit qu'ils allaient être intéressés à l'idée d'avoir la leur! A priori, nous nous tournons plutôt vers un style un peu "ghetto", c'est un milieu qu'ils aiment. Nous avons acheté quelques accessoires et avec le montage on devrait réussir à reproduire le style. Grâce à ça, ils pourront avoir un beau portrait et ils seront contents!

Comment vis-tu ton rôle de responsable photo, vidéo ? Cela te demande-t-il beaucoup de travail ?
Plutôt bien! Je trouve ce rôle vraiment cool. Prendre des photos a été un moyen de nouer le contact avec les enfants car ils sont très attirés par les appareils photos. D'ailleurs 1/3 des photos prises le sont par eux! Après, ça me demande beaucoup de travail car il faut les trier, les retoucher, il a fallu faire les affiches pour les différents évènements, et maintenant il va falloir faire tous les montages Photoshop.

Un petit mot pour la fin ?   
Bonjour maman, papa, Polo, papi-mamie et les copains. Je vous fais plein de bisous!


Merci beaucoup Pauline! Bonne continuation à vous tous!
A très bientôt pour un article récapitulatif de la semaine 4 et bien d'autres surprises.
Besos







Un exemple du projet photo à venir


mercredi 2 juillet 2014

L'aventure continue - Troisième semaine


Notre belle aventure humaine continue, et voici déjà notre troisième semaine au CIMA qui s'achève. Une semaine, cela laisse du temps pour bien des choses : des ateliers, du sport, du démarchage, des rires... Autant de choses que nous avons hâte de partager avec vous. Alors, c'est parti !

Mardi dernier, nous avons mis en place le premier atelier cuisine. Nous avons concocté un bon crumble aux pommes et aux bananes ; les enfants ont volontiers participé, et tout le monde était content d'avoir un dessert le soir venu.


Maintenant que la bibliothèque est rangée, nous avons pu lancer les ateliers de lecture et de culture. Le premier consiste à faire lire les jeunes, en échangeant avec eux sur le contenu du livre, sur une éventuelle suite à inventer, etc. Le second vise à leur faire découvrir différentes cultures, à travers la religion, l'art culinaire, les paysages... Soyons honnêtes, il est compliqué de retenir longtemps l'attention des enfants, et les premières séances ne furent pas de tout repos. Cependant, nous sentons dès à présent les bénéfices de notre initiative, car quelques enfants s'intéressent désormais spontanément à la bibliothèque lorsque celle-ci est ouverte, et viennent y parcourir un livre alors que nous nous y affairons.
Les cours de français et d'anglais, quant à eux, se déroulent bien. Nous reprenons ensemble les bases qu'ils ont pour la plupart d'entre eux déjà eu l'occasion d'apprendre, mais qu'ils ne maîtrisent pas encore.

Vendredi, nous avons organisé une grande après-midi sportive, tout en musique et en bonne humeur. Nous avions répété pour l'occasion une chorégraphie sur Hit the road Jack, que nous avons faite en introduction. Certains déhanchés nous ont beaucoup fait rire, mais par extrême bonté, nous ne donnerons aucun nom. Des balles au prisonnier, du basket, du volley... De nombreux jeux d'équipe y sont passés. Sur le modèle de Koh-Lanta, le gagnant fut celui qui parvint à rester le plus longtemps en équilibre sur un poteau (enfin une brique, on fait avec les moyens du bord). Notre cher Pépé, vainqueur, a ainsi remporté un ballon de football et un trophée réalisé avec amour par nos soins, alors que le numéro deux Gabriel est reparti avec une casquette.

Pépé, vainqueur de l'après-midi sportive
Samedi soir, nous sommes allés à la soirée de passation du Rotaract. Nous avons assisté aux divers discours, et nous avons également présenté le CIMA et les projets que nous y menons. Ensuite, nous avons vendu de l'artisanat fabriqué par les enfants, ce qui nous a permis de rapporter fièrement 375 Soles au centre.
Cette soirée fut aussi l'occasion pour nous de nous balader un peu la journée dans le centre de Lima. Nous avons par exemple visité la Basilique Saint François d'Assise et le musée d'art Pedro de Osma.

L'équipe au complet à la soirée du Rotaract
Lundi matin, deux d'entre nous avaient un rendez-vous important : le directeur de la grande chaîne de librairies SBS nous a reçus. Nous avons eu la chance de tomber sur quelqu'un de très attentif, d'intéressé. Tout s'est extrêmement bien déroulé et si les choses se passent comme prévu, nous recevrons de leur part des livres et des bandes-dessinées en espagnol et en anglais. Le directeur nous a même suggéré de lui soumettre une affiche sur le CIMA, afin qu'il en fasse la promotion au sein de sa société et qu'il nous envoie des bénévoles. Que demander de plus ?!

La semaine qui vient de s'écouler est donc placée sous le signe de la réussite et de la motivation. Voir que le démarchage finit par payer, entendre les rires des enfants lorsque nous nous racontons mutuellement des blagues le soir – les blagues de Clédor traduites en direct par Lucie, ça n'a pas de prix – recueillir les premières confidences de certains jeunes... Tout cela nous donne du baume au cœur, du bonheur et surtout l'envie d'en faire toujours plus. 

Laurène Goin






lundi 30 juin 2014

Interview 3 !!

Passionné de football, il vibre avec les enfants pour cette coupe du monde 2014. El mundial est leur sujet de prédilection et c’est peu dire. Il fait désormais partie de l’équipe de foot du CIMA en tant que goal blessé officiel ! Très proche des enfants, il a développé avec eux une relation très complice mais a su garder son autorité. La bonne humeur des Pérouennais doit aussi beaucoup à son rire communicatif.  Il s’agit bien sûr de Pierre-Etienne, l’homme aux milles surnoms : PEG avant d’arriver sur le sol péruvien, les enfants l’ont renommé Pegueño ou encore PEGGY.

Bonjour PEG
Comment vas-tu ?
Comment je vais : bien, très bien ! Je me suis bien reposé à Lima, j’ai fait le plein d’énergie donc tout roule. Et puis, c’est une aventure vraiment incroyable, le moral est là… C’est génial !

Comment se passe la mission jusqu’ici ?
D’un point de vue « groupe » : c’est parfait, on se marre beaucoup. La cohésion est comme je l’avais imaginée : très bonne ! C’est vraiment cool !
D’un point de vue « professionnel » : ça se passe plutôt bien. Le démarchage a été efficace, les projets ont abouti, les activités se mettent en place avec succès… C’est vraiment très encourageant. Cependant, il reste beaucoup de choses à faire notamment dans la prise de contact avec les entreprises.
D'un point de vue personnel : c'est une aventure formidable! Certes, on apporte aux enfants, on est là pour les aider... mais on reçoit tellement en retour. Ce que l'on vit ici, sur le plan humain, c'est juste un truc de dingue!

Ton plus beau souvenir à mi-parcours de notre aventure au CIMA ?
Il y en a tellement… Le plus beau sera de vivre le titre de champion du monde de la France au Pérou avec les gosses. (rires) Non, en vrai, il y en a beaucoup : je pense à l’anniversaire du CIMA, aux matchs de foot, l’après-midi sportive en mode Koh Lanta organisée pour les enfants, à toutes les discussions du quotidien… En choisir un est impossible, je n’ai pas encore assez de recul.


Que penses-tu des différents projets de l’équipe et de leur mise en place ?
Le Cinébus : Cela a permis d’apporter du plaisir aux enfants, très contents de pouvoir revoir des films au CIMA.
Le projet de partenariat avec les universités : C’est le plus important selon moi. Cela peut s’inscrire comme quelque chose de durable qui permettrait au CIMA d’avoir une recherche de fonds plus efficace mais cela permettrait aussi aux jeunes du CIMA d’avoir un contact avec des étudiants extérieurs dans le cadre de soutien scolaire par exemple. Donc je pense vraiment que cela pourrait s’avérer positif.
L’hydroponie : J’ai mis beaucoup de temps à comprendre ce projet et je ne suis pas encore bien sûr de le maîtriser mais il m’apparaît comme très important. Réalisé en coopération avec le Rotary Club de Lima, il serait un moyen de cultiver et vendre des fruits et légumes produits au CIMA à l’extérieur. Ainsi, cela pourrait permettre au CIMA de soulever quelques fonds en plus.

Penses-tu que notre action aura des répercussions durables sur le long terme ?
Selon moi  tout dépend du succès de l’hydroponie et des partenariats avec les universités qui peuvent être vraiment bénéfiques sur le long terme. Mais, déjà ne serait-ce que sur le plan humain , notre action est bénéfique sur le long terme pour nous comme pour eux. Il suffit de voir comme les Pérouennais 2013 sont restés dans la mémoire et les cœurs des jeunes. Notre passage nous marque à vie mais c’est aussi quelque chose de réciproque. Je pense notamment à Gabriel qui a eu le goût d’apprendre les langues grâce à Guillemette l’année dernière. Depuis il demande à chaque missionneux de lui apprendre quelques mots d’anglais. Comme quoi, une simple action de notre part OU de leur part peut avoir des répercussions durables.


Quelle est l’anecdote la plus drôle du séjour ?
[Tout de suite il se tourne vers Gwendal] Comme l’a dit Lucie la semaine dernière, on a notre Gwendi national qui est une pépite à anecdotes. Alors je vais vous raconter l’épisode de Gwendal,  Javier et le vidéoprojecteur.
Il faut savoir que Gwendal est la personne qui a ramené un vidéoprojecteur de France pour le Cinébus. Déjà, arrivé à l’aéroport d’Orly, on a très vite compris que si on voulait rester vivant, il ne fallait pas toucher au sac qui contenait le vidéoprojecteur. Une fois déposé en soute, il nous a dit à plusieurs reprises qu’il stressait pour le vidéoprojecteur, du bon traitement du matériel, du fait qu’il pourrait être saisi par la douane péruvienne… Puis est venu le long moment de l’attente des bagages. Gwendal s’est posté silencieux et tendu aux avant-postes, c’est-à-dire, juste à la sortie des bagages.  Petit à petit, Gwendal perdait patience et il voulait le vidéoprojecteur. Et après une bonne trentaine de minutes d’attentes : ALLELUIA ! Le sac est arrivé ! De nouveau personne n’osait toucher ni à son sac, ni au chariot sur lequel il était posé. Mais suite à un moment d’égarement il a laissé son chariot aux mains de Javier, notre gentil chauffeur venu nous chercher à l’aéroport. Mais peu importe, il ne s’en était pas rendu compte et il marchait confiant et serein. Et c’est là que le drame arriva : le sac tomba du chariot. Cledor, Lucie et moi-même nous retournons pour voir la tête de Gwendal, et il gardait son air enjoué. Fort heureusement, il n’avait pas vu la scène. Le meilleur moment a été quand Javier a attrapé le sac et l’a redéposé sur le chariot. Gwendal vit que notre chauffeur touchait à son sac et son regard s’est éteint même s’il n’était pas au courant de la chute. Enfin bref, Lucie Cledor et moi-même, en ayant vu toute la scène, avons eu un bon gros fou-rire, le premier fou-rire péruvien…

Nous revenons tout juste d’un week end à Lima, que t’inspire cette ville ? On est mieux au CIMA ?
Ah Lima… C’est pas très beau… Comme on pouvait l’imaginer le contraste entre pauvreté et richesse est énorme. Il y a des quartiers riches et à quelques kilomètres des quartiers vraiment très pauvres. C’est très marquant. Et puis Lima c’est aussi la poussière, la pollution… Par contre, les gens sont très gentils, toujours avenants pour donner un conseil. Presque trop d’ailleurs car ils nous aident même quand ils ne savent absolument pas.

La France, le mondial au Pérou : vivre la coupe du monde ici, ça fait quoi ? Quels sont tes pronostics ?
Elle est difficile à suivre. Les horaires sont peu favorables pour les matchs (ndlr : 11h et  15h). Donc forcément, on la vit avec un peu moins d’intensité. Mais on est tout de même connecté notamment avec la télévision au CIMA : on ne rate aucun match de l’équipe de France par exemple et puis les petits sont toujours ravis de nous chambrer sur l’équipe de France. C’est vraiment très drôle. Un prono : Une finale France-Argentine brillamment remportée.

Selon toi, quelle est l’action la plus importante que nous menons pour l’épanouissement des enfants ?
La vie de tous les jours, le quotidien, leur parler, les faire rire, leur raconter notre vie, notre monde… Tous cela permet de leur donner du bonheur et de l’espoir, enfin je l’espère…


Que dirais-tu à d’autres jeunes (ou moins jeunes) qui souhaiteraient faire de l’humanitaire voire venir au CIMA ?
Déjà, que c’est quelque chose qui se prépare et qui ne doit pas se faire sur un coup de tête. Car il faut être dans une démarche d’ouverture, de sincérité et de don de soi. L’humanitaire c’est découvrir d’autres hommes. Et puis ma vision de l’humanitaire est assez particulière : j’ai toujours pensé que donner de l’eau, de la nourriture c’était important car ça permet de rester en vie mais il ne deviennent pas vivant au sens actif du terme grâce à cela. Pour être heureux, il faut avant tout vivre des expériences humaines, être en relation avec les autres, donner de sa personne, partager… Et au CIMA, c’est vraiment ce dont les jeunes ont besoin, car ils ont de quoi manger, boire… ce dont ils ont besoin c’est de faire de belles rencontres.

Le ridicule ne tue pas : en as-tu été une preuve ces dernières semaines ?
Comme vous avez pu le voir sur le dernier article, le costume que l’on avait pour la danse de l’anniversaire du CIMA était quelque chose de bien ridicule. Et puis, tomber suite à un choc contre un petit de 14ans au football alors même que je suis gardien, et ne pas s’en relever… Ca a été un peu une humiliation. Fort heureusement, rien de bien grave !


Comment vis tu ton rôle de respo-blog ?
J’aime beaucoup, ça m’éclate. J’adorais écrire quand j’étais petit et c’est un moyen de s’y remettre. Et puis c’est toujours agréable de faire en sorte que les personnes qui ne sont pas avec nous puissent nous suivre quand même. Je regarde régulièrement le nombre de vues sur le blog, je trouve ça marrant et gratifiant de voir qu’en moyenne une soixantaine de personne passe sur notre blog tous les jours. Et puis j’essaye de faire participer tout le monde, de trouver des formats plus agréable pour la lecture, plus divertissants. C’est d’ailleurs pour cela que l’on fait des interviews. J’ai encore plein d’idées d’articles à venir ! Enfin bref, j’y prends du plaisir et j’espère que vous aussi !

Interview réalisée par Lucie Haddad